Les Fines Goules se foutent à poil: cidre, cheval et vin nature
Les Fines Goules sont des buveurs comme les autres. Plutôt français de part les terroirs de notre enfance, et parce-que français nous préférons les vins de chez nous. La proximité de Lutèce fait arriver à nos oreilles et dans nos verres le bruissement des modes qui montent du reste de la Gaulle ou du Nouveau Monde.
Les vins natures sont devenus la nouvelle coqueluche de certains cavistes et sommeliers parisiens. En réduisant malhonnêtement la notion de « Nature » au « Sans Souffre Ajouté« , nous tenions le sujet de notre débat pour notre séance du soir
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Faire du vin sans l’aide de la chimie est possible, mais c’est prendre le risque d’inviter une communauté d’organismes vivants qui vont marcher sur les platebandes de la sacrosainte levure Saccharomyces cerevisiæ et élargir le spectre gustatif du vin vers le nimportnawak, que les plus connaisseurs rattacheront à l’univers normand de la pomme ou plus aristocratique de la pratique équestre.
Kiki et Cyril avaient conçu la séance comme un duel dans une même appellation (ou proche) d’un vin de référence et d’un vin sans SO2 ajouté. L’objectif était que les vins sans SO2 ressortent à l’aveugle par leur expression plus fruitée, libérés de leur carcan chimique.
Les vins ont été servis à l’aveugle par binôme sans connaitre l’ordre du sans souffre.
Deux couleurs et trois cépages: blanc+chenin; rouge+gamay; rouge+cabernet franc
Nos sept Fines Goules n’ont pas réussi à distinguer les cabernet sauvignon avec et sans SO2, par contre ces chenin et gamay sont marqués par cette absence de souffre qui ramène d’autres arômes qui plaisent… ou pas.
De toutes façons, les notes de plaisir sont plutôt basses et trop hétérogènes pour que des vins se distinguent (pas de différences significatives entre moyennes des vins).
Vin#1

La couleur est jaune or doré. Le nez donne une impression sucrée de miel, de coing et de solvant (acétone). La bouche est sur la poire clocharde, racinaire de la gentiane jaune, un peu citronné.
Note de plaisir moyenne: 12,1 (la médaille de bronze)
Vin#2

L’odeur est désagréable, presque boule puante (sulfure d’hydrogène). Attaque un peu perlante en bouche. Acidulée. Un peu complexe mais court. Finale sur le vomi.
Note de plaisir moyenne: 8,7
Vin#3

Couleur un peu tuilée, claire et trouble. Nez fraise, cerise, fruits rouges macérés. Un peu poussière. Bouche pas bon, désagréable, colle scotch. Attaque sur le poivron. Groseille, fraise des bois fraiche. Poivre en fin de bouche. Et sensation d’alcool.
Note moyenne de plaisir: 12,6 (la médaille d’argent)
Vin#4

Couleur sombre et brillante. Nez écurie, œuf pourri, végétal (poivron). En bouche, alcool sans le fruit. Astringent et fromager. Tannique.
Note moyenne de plaisir: 9,0
Vin#5

Couleur limpide et mate. Nez végétal (poivron) direct, un peu d’œuf pourri. Bouche sur petits fruits rouges. Bouche acide, un peu d’amertume (cendre). Un peu simple.
Note moyenne de plaisir: 12,7 (la médaille d’or)
Vin#6

Nez poivron moins prononcé. Lacté. Un peu effacé. Bouche fade sur la réserve. Amertume de la branche pas mûre.
Note moyenne de plaisir: 11,3
Le coin du statisticien

Christophe pour son bizutage aux Fines Goules reste au plus près de son parrain et voisin Fréd:
